Cœur d'activité : Manufacturier de pneumatiques
Taille de l’entreprise : 125000 employés
Présence géographique : 177 pays
Cadre méthodologique choisi : SBTN
Depuis plus d’un siècle, Michelin innove pour inventer l’avenir de la mobilité et répondre aux attentes de ses clients et de ses parties prenantes, en permettant aux femmes et aux hommes du Groupe de développer leur potentiel. C’est ce que résume sa raison d’être : « offrir à chacun une meilleure façon d’avancer », qui irrigue son modèle stratégique et son modèle humain et social.
Une empreinte mondiale
Le groupe Michelin est aujourd’hui implanté sur tous les continents. Avec un effectif mondial de 125 000 personnes,123 sites de production répartis dans 26 pays, 9 pôles de recherche et développement à travers le monde, et une présence commerciale dans 177 pays.
Parce qu’il est urgent d’agir pour préserver la planète et ses habitants, Michelin renforce ses engagements et multiplie ses actions autour de la lutte contre le changement climatique, de la préservation des ressources, de la protection de la biodiversité, ou encore d’une mobilité durable.
En 2021, Michelin a choisi de démarrer le test du cadre méthodologique Science Based Targets for Nature – SBTN car il s’inscrit dans une démarche d’identification et d’analyse des impacts et des dépendances des activités de l’entreprise sur la nature, de définition d’objectifs ambitieux et basés sur la science, tout en mesurant le progrès des actions mises en œuvre.
L’analyse est réalisée à travers le prisme des 5 pressions exercées par les activités humaines sur la biodiversité :
Le WWF France, partenaire de Michelin depuis 2015, accompagne le Groupe dans la promotion des pratiques durables dans la filière caoutchouc naturel et la préservation de la Biodiversité.
C’est dans le cadre de ce partenariat que Michelin a rejoint le Lab Capital Naturel en 2021. Participer au Lab Capital Naturel était pour le Groupe l’opportunité de découvrir des outils de soutenabilité forte tels que CARE et SBTN, de tester les méthodologies grâce à la mise en place de pilotes, tout en étant accompagné par des experts et de partager les expériences avec les autres membres du Lab.
La méthodologie des étapes 3 à 5 étant encore en cours de développement par les équipes SBTN, le test a uniquement été réalisé sur les étapes 1 et 2.
Equipes impliquées en interne :
Consultant : Quantis
Données utilisées :
L’étude s’est déroulée en quatre sous-étapes :
1a. Analyse de matérialité des impacts du secteur :
L’objectif de cette première étape était d’identifier les enjeux clés de la filière du pneumatique sur l’ensemble de ses opérations : les opérations en amont (matières premières utilisées), les opérations directes (activité des sites industriels) et les opérations en aval (distribution et usage du produit).
L’étude s’est finalement concentrée sur les périmètres amont et opérations directes car la méthodologie et les données sectorielles nécessaires à l’identification des impacts du périmètre aval sont toujours en cours de développement par SBTN.
3 enjeux majeurs ont été identifiés pour le secteur du pneumatique :
Les outils d'évaluation utilisés (guide SBTN, ENCORE et Exiobase) fonctionnent au niveau sectoriel ou utilisent des données secondaires.
1b. Cartographie des impacts de la chaîne d’approvisionnement des matières premières et des sites de production Michelin :
L'objectif ici était d'identifier et cartographier les principaux enjeux locaux liés aux approvisionnements de matières premières et aux opérations des sites industriels.
Cette analyse a utilisé des données moyennes issues d’analyses de cycle de vie complétées par des données fournies par Michelin afin d’obtenir un résultat représentatif de ses activités et de son empreinte géographique.
1c. Affinement des résultats au niveau de l’entreprise:
Les impacts et les dépendances d'une entreprise ne sont pas toujours alignés avec son secteur ou avec les données moyennes disponibles. Cette étape permet d’intégrer dans l’analyse les politiques et actions déjà mises en œuvre par Michelin pour réduire l’impact environnemental de ses activités afin d’obtenir des résultats spécifiques et identifier d'éventuels angles morts ou de nouvelles opportunités d’action.
Des entretiens avec les principales parties prenantes internes (ex. Directeur Corporate du Développement Durable, le Responsable du Développement Durable pour le Caoutchouc Naturel, le Responsable de la Recherche & Développement Matériaux, etc.), ont été réalisés pour identifier et intégrer les spécificités actuelles de Michelin et prendre en compte les engagements et la stratégie de développement durable du Groupe.
Après avoir affiné les analyses, cette dernière étape a permis d’obtenir une cartographie des enjeux matériels sur lesquels Michelin pourrait définir des objectifs adaptés au contexte local. La priorisation permettra d'établir une hiérarchisation des actions ainsi que des feuilles de route adaptées.
Bien que la méthodologie soit toujours en cours de développement, le test des deux premières étapes a permis de confirmer que les axes de travail retenus par le Groupe Michelin et les engagements pris sont pertinents avec une feuille de route cohérente à horizon 2030.
La disponibilité des données est clé. Les données nécessaires pour affiner l’analyse étaient parfois disponibles auprès des sites mais pas forcément remontées ou consolidées au niveau du Groupe. Cela a impliqué un travail de collecte important et chronophage pour les équipes sollicitées.
La connaissance des fournisseurs du Groupe et la collecte de données les concernant sont des éléments essentiels pour l’implémentation de la méthodologie.
L’étape qui permet d’affiner les données a permis d’engager le dialogue et la réflexion sur le sujet de la biodiversité avec des équipes ou interlocuteurs qui n’étaient pas impliqués dans le sujet par le passé.
La robustesse des outils de mesure qui seront proposés par la méthodologie SBTN dans l’étape 3 et leur facilité d’appropriation et d’implémentation par les équipes seront des conditions essentielles pour établir la mesure d’impact de référence.
Un enjeu majeur sera de déterminer les seuils de maintien écologique. Les entreprises auront besoin d’accompagnement à cet effet et ainsi pouvoir fixer des objectifs, suivre les résultats des actions dans le temps et faire le reporting du progrès réalisé.
Pouvoir mesurer de manière robuste l’impact des activités de l’entreprise sur la biodiversité est un élément clé de l’étape 3 de SBTN.
En attendant que la
méthodologie soit disponible, la prochaine étape pour les équipes Michelin
consistera à travailler sur la définition d’indicateurs pertinents dans les
domaines qui le requièrent, rendre plus robuste la collecte des données en
interne et continuer le dialogue avec les fournisseurs du Groupe pour collecter
les informations sur les matières premières prioritaires.
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