Carrefour

Fiche d'identité

Secteur : Grande distribution

Cœur d’activité : Commerce alimentaire

Type de structure : Multinationale

Taille de l’entreprise : 319 565 collaborateurs

Présence géographique : 9 pays intégrés : France, Espagne, Italie, Belgique, Roumanie, Pologne, Brésil, Argentine et Taïwan

Cadre méthodologique choisi  : CARE (2020), SBTN (2023)


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Retour d'expérience

Enseignements

L’expérimentation menée par Carrefour montre qu’il est d’ores et déjà possible de réaliser une comptabilité élargie à certains capitaux environnementaux ou sociaux. Les tests réalisés ont permis de rendre compte d’un bilan en euros sur certains capitaux notamment à travers le test mené sur un de nos partenaires fournisseurs. Le résultat illustre l’intérêt stratégique de sélectionner certaines méthodes de production plus respectueuses de l’environnement.

 

Cependant, les méthodes utilisées sont tout juste issues du monde de la recherche et nécessitent des compétences importantes (accompagnement par un consultant ou chercheur). Leur application pratique par les entreprises reste un défi par manque de normalisation et d’expérimentations concrètes. La multiplication de tests pour la mise en œuvre de la méthode CARE est nécessaire pour faciliter son adoption par les entreprises. Les travaux réalisés dans le cadre du Lab Capital Naturel et par le CERCES sont un exemple d’initiatives permettant de faciliter l’appropriation de cette méthodologie.

 

Définir les enjeux les plus sensibles, se fixer des objectifs chiffrés et les mesurer régulièrement comme le fait Carrefour à travers les 17 indicateurs et objectifs de leur indice RSE et de transition alimentaire est un atout. 

 

La comptabilité multi-capitaux combine une quantité de données importantes parfois locale, parfois globale. Cela challenge la capacité à mobiliser un reporting encore plus complet. 

 

L’expérimentation de la comptabilité multi-capitaux doit permettre de piloter l’activité au regard de la performance économique, environnementale et sociale. Pour ce faire, la disponibilité des données permettant d’évaluer le niveau de préservation des capitaux environnementaux et sociaux peut être un facteur limitant. L’absence de consensus scientifique sur les indicateurs et seuils de préservation à utiliser limite également la mise en œuvre de la méthode, par exemple concernant les impacts sur la biodiversité. La mise en œuvre de méthodologies scientifiques reconnues internationalement (ex : SBTN) est essentielle pour garantir la robustesse de la démarche. 

 

Enfin, la comptabilité multi-capitaux ne valorise pas les actifs immatériels de l’entreprise qui viendraient s’ajouter au bilan financier de l’entreprise, contrairement à ce qu’on peut penser au premier abord. En effet, la méthode se base sur une approche holistique de préservation complète de la nature et de la santé humaine : le capital naturel ou humain est comptabilisé comme une dette, qui sera plus ou moins importante en fonction des actions mises en place pour le préserver ou moins le dégrader. Le résultat est donc une dette plus ou moins grande. La mise en évidence de cette dette en euros et la perspective de coûts nouveaux suscitent des inquiétudes pour les différents échelons des filières des producteurs et aussi des consommateurs.